La prophétie des abeilles

Bernard Werber, ocobre 2021

Afin d’empêcher la troisième guerre mondiale et surtout, de pouvoir sauver l’humanité, il est nécessaire de lire et de comprendre la Prophétie des abeilles. Celle-ci s’est perdue et le seul moyen de la retrouver est de remonter le temps.

Par le moyen de l’hypnose régressive, technique permettant de retrouver ses vies passées, le héros, René Toledano, va pouvoir retrouver la trace de cette prophétie.

À travers l’épopée des Templiers, Bernard Werber nous invite de nouveau à revisiter le passé, ébranlant nos certitudes, à partir de faits historiques avérés comme la prise de Jérusalem ou la défaite de Saint-Jean d’Acre, ainsi qu’à travers des faits scientifiques qui touchent notre quotidien, tels que la vie sociétale des abeilles, mise en concurrence avec l’invasion des frelons asiatiques.

Mais au-delà de l’histoire, l’auteur nous donne à réfléchir sur la condition humaine et notre responsabilité, envers nous comme envers notre planète. Il en profite pour ébaucher une société idéale.

Aviateur sans avion

Un mécano sort de l’ombre

Général Gilles Modéré, juillet 2022

Au travers de plusieurs anecdotes qui ont marqué sa carrière, le général de corps aérien Gilles Modéré nous fait part à la fois d’une tranche de vie qui fut la sienne pendant plus de trente ans, et de sa vision du commandement.

Nous suivons son parcours de la Martinique à la métropole, en passant par la Provence, l’Alsace, l’Afrique ou l’Amérique. Et avec une sagesse parfois alliée à un humour qu’on n’attend pas toujours, il nous donne non seulement des clés de compréhension pour l’exercice du commandement, mais aussi dévoile le métier d’officier mécanicien, rendu plus tangible et concret par son récit.

De plus, il nous fait également découvrir quelques-unes des traditions de cette belle institution qu’est l’Armée de l’air et de l’espace, et n’oublie pas de mentionner nombre de ses relations qui sont devenues des amis, tant l’adage est vrai, qui dit que « l’Armée de l’air est une grande famille ».

Un livre qui donne envie de devenir aviateur, car en tant qu’officier mécanicien, sans être nécessairement pilote, les opportunités sont belles de faire une riche carrière.

Mémoires d’une fourmi

Bernard Werber, mai 2022

Le titre fait référence au tout premier succès littéraire de l’auteur, « Les fourmis ». Ce livre est un résumé de la vie de Bernard Werber depuis son enfance jusqu’à nos jours. On s’aperçoit que sa vie n’a pas été banale et il nous montre de quelle façon certaines rencontres ont influencé sa vie comme son œuvre, mélange de merveilleux et de science.

Il en profite pour se confier (comme dans toute autobiographie), et constate en faisant le point qu’il a écrit 30 romans, traduits dans 30 langues, sur une période 30 ans, et qu’il a 30 millions de lecteurs. Les chiffres et les mots sont des signes presque ésotériques pour lui et il partage avec nous ses réflexions.

Proche de ses lecteurs, il nous indique même quelques « recettes » à ceux qui veulent se lancer dans le travail de l’écriture. Ceux qui lui sont familiers ne seront pas déçus. Quant aux autres, ce livre devrait leur donner l’envie de mieux connaître cet auteur singulier.

Gargantua

François Rabelais, 1534

Voilà une œuvre à redécouvrir !

Les extraits que l’on a pu lire au collège n’étaient, finalement, que des extraits, certes bien choisis, mais qui étaient loin de révéler toute la saveur de l’œuvre.

Gouaille, vocabulaire, franc-parler. Même des expressions triviales : on y parle de « cul », de « pet » et de « braguette ».

Dès le prologue, il fait l’annonce que son livre aura deux niveaux de lecture ; l’un divertissant, et l’autre plus satirique. Pour atteindre ce dernier, il va falloir décortiquer et lire entre les lignes pour découvrir le sens caché.

Si le texte est souvent grandiloquent, avec des énumérations superflues, ou bien complétement irrationnel (par exemple, Gargantua serait resté onze mois dans le ventre de sa mère, et serait né par l’oreille), il comporte aussi des analyses de la société et beaucoup de ses phrases nous sont parvenues : « extraire la substantifique moelle », « Rire est le propre de l’Homme », « Tout vient à point à qui peut attendre » et bien d’autres.

Finalement, l’œuvre est une satire quasi comique de trois thèmes : l’éducation, la guerre, la religion. Et elle définit la vie idéale de Rabelais, une utopie qui semble pourtant accessible.

À redécouvrir sans tarder !

Médecin à Auschwitz

Miklos Nyiszli, 1946 – Histoire vraie

Lorsque le médecin juif hongrois Miklos Nyiszli arrive à Auschwitz, le docteur nazi Mengele a besoin d’un légiste pour mener ses expériences. Au lieu de passer à la chambre à gaz, le docteur Nyiszli est nommé médecin légiste des commandos spéciaux des crématoriums. Ces commandos spéciaux étaient « relevés », c’est-à-dire tués au bout de quatre mois, afin qu’il n’y ait pas de témoins.

Par miracle, le docteur Nyiszli a échappé à ce triste destin. Il raconte, en s’attachant aux faits et tout en nous faisant partager sobrement ses réflexions, le sommet de l’horreur.

Le chien des Baskerville

Arthur Conan Doyle, 1901

On ne présente plus l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, à l’origine des Aventures de Sherlock Holmes. Quelques mots tout de même sur cet opus : cela reste une enquête criminelle, mais avec deux originalités : une part de fantastique et de mystérieux (la légende d’un chien tueur qui s’en prend aux membres de la famille Baskerville), et l’absence de Holmes pendant les deux tiers du livre. Voilà qui n’est pas banal !

Mais pour une fois, plutôt que de présenter le livre, je vais m’attacher à présenter la réédition de ces aventures, éditée par RBA depuis décembre 2021.

L’aspect est soigné, les reliures sont bien faites. Le livre contient les gravures originales (1902) de la première édition, et surtout, les couvertures intérieures respirent bon l’Angleterre de 1900. Voyez la photo ! En bonus, la reconstitution d’une page du « Strand chronicle », journal dans lequel les aventures de Sherlock Holmes sont parues la première fois.

Bref, si on aime le genre et le personnage, je recommande vivement !

La bête du Gévaudan

Jean-Marc Moriceau, 2008

Réédition enrichie 2021

On a tout écrit sur la Bête du Gévaudan, et même fait des films. Et pourtant… Nous avons là un livre écrit par un spécialiste des rapports entre l’Homme et le loup, qui mène une enquête de terrain en décortiquant et analysant tous les faits et gestes des personnages qui ont participé à la plus grande chasse au loup de l’histoire de France, voire d’Europe, du paysan local au louvetier du Roi.

On s’aperçoit que oui, il y avait bien matière à s’inquiéter des loups en ces temps-là (1665), mais que non, le phénomène n’était pas réduit à la région du Gévaudan.

Au-delà de la stricte reconstitution des faits (mais sans oublier d’analyser les caractères des personnages et leurs inimitiés ou affinités), l’auteur pose la question de notre société bienveillante envers les animaux, qui tendrait à faire croire que « le loup ne chasse pas l’Homme », ou que son territoire se cantonne aux forêts. Peut-être était-il comme cela à l’origine ? Peut-être que le fait de côtoyer les humains l’a rendu moins sauvage ? Le débat reste ouvert.

Transformation à Yellowstone

Un petit groupe de personnes qui ne se connaissent pas visite le parc de Yellowstone. C’est l’occasion pour elles non seulement de faire de magnifiques photos, mais surtout de se ressourcer auprès de la Nature. Les rencontres entre les humains, le fait de devoir vivre ensemble, et le rapprochement avec les animaux et la nature vont les amener à réfléchir sur eux-mêmes.

Le livre est court, mais a l’avantage de se lire facilement. Tout y est : humour, amour, dépaysement… C’est un livre qui peut faire grandir tout le monde, adolescents comme adultes, avec deux niveaux de lecture différents.

Demain les chats

Bernard Werber, 2016-2021

Dans cette œuvre en trois parties, Bernard Werber présente le monde à travers le point de vue d’un chat, et offre une réflexion sur la société humaine : nos relations, le bien et le mal, la technologie y sont abordés. On trouve également des leçons de politique ou de morale.

Synopsis :

Suite à une guerre civile, la civilisation humaine s’effondre. La peste s’installe et les rats commencent à envahir toute la surface du globe.

L’héroïne, la chatte Bastet, qui essaye de communiquer avec sa servante (sa maîtresse humaine), étant persuadée de la supériorité des chats sur les humains, rencontre un chat de laboratoire équipé d’un port USB implanté dans son crâne, et qui peut accéder aux connaissances des Humains via Internet. Ensemble, et avec des humains proches, ils vont organiser la résistance contre les rats.

Le premier tome raconte une fiction qui pourrait être réaliste : un chat se voit greffé d’un insert permettant l’introduction d’un câble, reliant son cerveau à Internet. De là, il comprend tout des humains qui l’entoure, et lui fait prendre conscience de l’inversion de rôles : il n’est pas le Chat avec un grand C, il n’est pas le Roi qui commande aux humains. Il n’est pas chez lui lorsqu’il se trouve dans une maison, et les humains qui lui donnent à manger ne sont pas ses esclaves…

Mais la guerre arrive et les chats se voient contraints de vivre sans nous. Ils doivent alors se débrouiller, vivre ensemble (contrairement à leur instinct), et développer la spiritualité des chats face à la violence des humains.

Le chat Bastet (narratrice) rencontre le chat Pythagore (le chat de laboratoire) et ils vont s’aimer, presque de manière humaine. Ils comprennent qu’ils doivent prendre le relais des êtres humains sur notre planète.

Idées directrices :

– mieux communiquer

– inventer sa propre genèse et réécrire l’histoire

Demain les chats se termine sur une note d’espoir en faisant communiquer les humains et les chats qui ont pour projet de refonder une civilisation plus saine.

Sa majesté des chats : se termine sur New-York envahie. Pas d’espoir en vue.

La planète des chats : se termine sur une note d’espoir. La communication et la compréhension de l’autre sont fortement mises en avant, même si c’est le thème depuis le début.

Clins d’œil à d’autres livres :

Demain les chiens : outre le titre, on retrouve l’apport de la technologie pour donner la parole aux chiens, puis le thème du remplacement de la civilisation humaine par une autre espèce, proche de l’Homme (dans le sens ou les chiens, comme les chats, ont l’habitude de côtoyer l’Homme).

La planète des singes : l’œuvre tend vers l’idée du remplacement de la civilisation des humains vers une autre espèce animale. Il est évoqué la mise en cage des humains pour les montrer à d’autres espèces animales, comme dans un zoo. Comme dans l’œuvre de Pierre Boulle, on a une satire de l’humanité.

Les théories évolutionnistes développées par Pierre Boulle dans « La planète des singes » conduisent à penser qu’en cas de pandémie, ce ne seraient pas les singes qui domineraient, car trop proches des humains, mais plutôt les rats. Cette idée est reprise par Bernard Werber dans cette œuvre.

Références à l’œuvre de Bernard Werber lui-même :

Les principaux renvois font référence à la fameuse trilogie des « Fourmis » :

– un envahissement par les fourmis est possible. Si ce n’était qu’une possibilité, dans cette œuvre, l’envahissement est réalisé par les rats, et devient réalité.

– Le code de démarrage d’un drone est le n° 103 683, numéro de la fourmi héroïne du livre « Les fourmis » paru en 1991. À ce propos, les chats représentent la 103° tribu, nombre qui commence également par 103. Un des héros est le petit-fils d’Edmond Wells, maintes fois cité dans l’œuvre de Werber.

– C’est également une trilogie

– thème de l’animal plus fort que l’Homme.

Le jour d’après

Philippe de Villiers, 2021

Au dos du livre est écrit : « Ayant entre les mains des éléments d’information fiables, recoupés, glaçants, Philippe de Villiers a décidé de prendre la plume pour alerter les français, en espérant contribuer à l’insurrection des consciences ».

De fait, ce livre explique bien des choses de notre monde actuel et montre à quel point certaines choses sont déjà jouées. Il y parle aussi bien de politique, d’économie, de religion, et de faits sociétaux comme « Black lives matter », du déboulonnage des statues, des Gilets jaunes…

La vision développée ici semble toucher au complot sans toutefois y sombrer : toutes les thèses sont étayées et sourcées. C’est bien ce qui est inquiétant…

Au détour de la lecture alarmiste, on peut noter comme une détente le passage relatant le dîner chez le couple présidentiel Macron, sans langue de bois.

Faisant référence à des ouvrages d’anticipation, tels que « 1984 » de Georges Orwell, ou « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, il montre que la fiction d’antan est devenue la réalité d’aujourd’hui.

La culture de la « cancellisation », de la grande remise à zéro, de l’identité numérique, est ici expliquée et démontrée.

En filigrane, on devine la nouvelle religion des élites de ce monde (élite voulant ici dire riche et puissant). Il y a « eux » et il y a « nous ».

En conclusion, l’auteur appelle à une certaine forme de résistance. Il faut lire entre les lignes pour comprendre son message réel, qu’il ne dit pas, mais qui fait écho à une longue tradition sur le rôle de la France dans le monde.