Demain les chats
Bernard Werber, 2016-2021
Dans cette œuvre en trois parties, Bernard Werber présente le monde à travers le point de vue d’un chat, et offre une réflexion sur la société humaine : nos relations, le bien et le mal, la technologie y sont abordés. On trouve également des leçons de politique ou de morale.
Synopsis :
Suite à une guerre civile, la civilisation humaine s’effondre. La peste s’installe et les rats commencent à envahir toute la surface du globe.
L’héroïne, la chatte Bastet, qui essaye de communiquer avec sa servante (sa maîtresse humaine), étant persuadée de la supériorité des chats sur les humains, rencontre un chat de laboratoire équipé d’un port USB implanté dans son crâne, et qui peut accéder aux connaissances des Humains via Internet. Ensemble, et avec des humains proches, ils vont organiser la résistance contre les rats.
Le premier tome raconte une fiction qui pourrait être réaliste : un chat se voit greffé d’un insert permettant l’introduction d’un câble, reliant son cerveau à Internet. De là, il comprend tout des humains qui l’entoure, et lui fait prendre conscience de l’inversion de rôles : il n’est pas le Chat avec un grand C, il n’est pas le Roi qui commande aux humains. Il n’est pas chez lui lorsqu’il se trouve dans une maison, et les humains qui lui donnent à manger ne sont pas ses esclaves…
Mais la guerre arrive et les chats se voient contraints de vivre sans nous. Ils doivent alors se débrouiller, vivre ensemble (contrairement à leur instinct), et développer la spiritualité des chats face à la violence des humains.
Le chat Bastet (narratrice) rencontre le chat Pythagore (le chat de laboratoire) et ils vont s’aimer, presque de manière humaine. Ils comprennent qu’ils doivent prendre le relais des êtres humains sur notre planète.
Idées directrices :
– mieux communiquer
– inventer sa propre genèse et réécrire l’histoire
Demain les chats se termine sur une note d’espoir en faisant communiquer les humains et les chats qui ont pour projet de refonder une civilisation plus saine.
Sa majesté des chats : se termine sur New-York envahie. Pas d’espoir en vue.
La planète des chats : se termine sur une note d’espoir. La communication et la compréhension de l’autre sont fortement mises en avant, même si c’est le thème depuis le début.
Clins d’œil à d’autres livres :
Demain les chiens : outre le titre, on retrouve l’apport de la technologie pour donner la parole aux chiens, puis le thème du remplacement de la civilisation humaine par une autre espèce, proche de l’Homme (dans le sens ou les chiens, comme les chats, ont l’habitude de côtoyer l’Homme).
La planète des singes : l’œuvre tend vers l’idée du remplacement de la civilisation des humains vers une autre espèce animale. Il est évoqué la mise en cage des humains pour les montrer à d’autres espèces animales, comme dans un zoo. Comme dans l’œuvre de Pierre Boulle, on a une satire de l’humanité.
Les théories évolutionnistes développées par Pierre Boulle dans « La planète des singes » conduisent à penser qu’en cas de pandémie, ce ne seraient pas les singes qui domineraient, car trop proches des humains, mais plutôt les rats. Cette idée est reprise par Bernard Werber dans cette œuvre.
Références à l’œuvre de Bernard Werber lui-même :
Les principaux renvois font référence à la fameuse trilogie des « Fourmis » :
– un envahissement par les fourmis est possible. Si ce n’était qu’une possibilité, dans cette œuvre, l’envahissement est réalisé par les rats, et devient réalité.
– Le code de démarrage d’un drone est le n° 103 683, numéro de la fourmi héroïne du livre « Les fourmis » paru en 1991. À ce propos, les chats représentent la 103° tribu, nombre qui commence également par 103. Un des héros est le petit-fils d’Edmond Wells, maintes fois cité dans l’œuvre de Werber.
– C’est également une trilogie
– thème de l’animal plus fort que l’Homme.